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Éric Léturgie: «La coiffure est déjà entrée dans le monde d’après»

INTERVIEW. Face à l’inquiétude suscitée par la crise sanitaire et ses conséquences sur les salons de coiffure, Éric Léturgie, président de la Fédération française des associations de la coiffure et de l’esthétique (FFACE), a lancé une action collective avec une cinquantaine de formateurs. 

Profession bien-être : Pourquoi cette initiative ?

Éric Léturgie : Depuis le 16 mars, nous vivons dans une psychose constante à cause du Covid 19. Attention, je ne dis pas qu’il faut relativiser cette pandémie. Comme tout le monde, j’applaudis le corps médical pour son courage, mais ce fléau n’est pas seulement médical : il met à genoux l’économie. Beaucoup d’entreprises sont condamnées à tirer leur révérence.

Il fallait faire quelque chose pour sauver ce qui pouvait être sauvé. Le 19 mars, Erik Dumon (directeur d’Educattitude, NDLR) et moi-même avons fait un appel à l’ensemble des organismes de formation adhérents à notre fédération, mais aussi à tous les autres formateurs de bonne volonté pour créer des groupes de travail sur plusieurs sujets.

Les avez-vous convaincus facilement ?

Cela n’a pas été simple. Avec la gestion de la crise, les conditions sanitaires à mettre en place, le manque de temps, nous n’avons d’abord été qu’une dizaine à nous réunir – virtuellement, bien sûr. Certains n’étaient pas d’accord entre eux, d’autres trouvaient ce temps de réflexion inutile. Mais nous avons gardé le cap. Après un temps d’adaptation, ce partage de compétences et de talents a fonctionné, et le collectif de formateurs indépendants CutMeGo était né. De dix, nous sommes passés à vingt, puis à trente, avant de finir à cinquante-cinq, tous rassemblés dans un seul but : réinventer notre profession et redonner les lettres de noblesse à la coiffure.

Nous avons alors mis en place des ateliers de travail sur tous les sujets sensibles : le financement, les référentiels, la formation à distance, la coiffure vue comme une thérapie, etc.

Combien de temps a duré cette période de réflexion ?

Huit semaines consécutives, et de façon intense chaque jour. N’oubliez pas que ceux d’entre nous qui étaient chefs d’entreprise devions être dans nos salons le 11 mai !

Et quels ont été les résultats ?

Au risque de paraître peu modeste, j’ai vraiment envie de créer un cocorico. Nous avons créé la formation visio-distancielle certifiée, unique eu monde, reconnue par les autorités françaises et prise en charge par les organismes comme le FAFCEA et l’OPOCO EP. Notre premier tunnel de formation à distance a débuté le 4 mai au matin, pour finir sur le deuxième tunnel, le 30 aout 2020.

Nous avons eu droit à plusieurs contrôles pendant nos formations, et c’est tant mieux. Au nom de la FFACE, nous avons même demandé davantage de contrôle : ce n’est qu’à ce prix que nous pourrons professionnaliser ce métier de formateur.

Avez-vous été plus loin en vendant les formations en ligne ?

Oui. Nous avons réuni les plus grands noms de la formation pour ce tunnel de vente en ligne en à peine trois mois. Avec des résultats jamais vus dans des formations présentielles. Jugez plutôt : 662 inscriptions, pour 151 stagiaires, 32 formateurs et 51 stages. Au total, nous avons prodigué 2 964 heures de visio-formations distancielles certifiées.

Nous répondons aujourd’hui à toutes les normes françaises : qualification Qualiopi, prise en charge OPCO EP. Le FAFCEA (Fonds d’assurance formation des chefs exerçant une activité artisanale, NDLR) et le gouvernement nous ont débloqué les fonds. Le taux de satisfaction des clients formés est de 93%, ce n’est pas un chiffre anodin.

Ce sont de nouvelles façons de travailler…

La coiffure est déjà entrée dans le monde d’après ! C’est une folie de penser que si on fait toujours la même chose, on va obtenir des résultats différents. Les salons qui ont appliqué ce qu’ils ont appris en formation auprès de nous s’en sont mieux sortis que les autres. En mettant en place un système de consultation et en suivant les clientes de manière différente, ils sont parvenus à maintenir leur chiffre. Alors oui, ils ont travaillé différemment. Et ils ont obtenus d’autres résultats que ceux qui se sont contentés de reprendre leur routine habituelle.

Que prévoyez-vous pour la suite ?

Bien sûr, nos travaux continuent. Nous suivons attentivement le parcours de nos stagiaires, pour mesurer l’impact positif sur leur chiffre d’affaires. Nous explorons également de nouvelles voies technologiques, afin de procurer des outils aux professionnels, qui leur permettront de retrouver, l’esprit serein, le plaisir de coiffer. Car même si la coiffure reste un métier de passion, il n’en reste pas moins qu’elle doit permettre au coiffeur de vivre et d’évoluer. Et cela passe forcément par la gestion et la formation. 

Propos recueillis par Siska von Saxenburg. 

pour suivre le magazine PBE : https://professionbienetre.com/business2/gerer/452-gestion-salon/10187-eric-leturgie-la-coiffure-est-deja-entree-dans-le-monde-d-apres?highlight=WyJjdXRtZWdvIl0=
Rédigé le  22 oct. 2020 12:20  -  Lien permanent

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